Lecture

Nous sommes cruels de Camille de Peretti

Résumé :

Julien et Camille sont faits pour s’entendre. Fascinés par la littérature du XVIIIe siècle, élèves brillants, cyniques, ils ont la conviction de s’être trompés d’époque. Et surtout une dévorante envie de s’amuser et d’affirmer leur toute-puissance. Alors quoi de mieux pour combler leurs aspirations que de se prendre pour le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil ? Quelques règles, de nombreuses  » proies  » à séduire, un maximum de  » trophées « … Les voilà  » partenaires de crime « , maîtres d’un jeu cruel dont ils tirent les ficelles en redoutables manipulateurs. Mais c’est un jeu dangereux, qui risque de se retourner contre eux et de les précipiter dans ce qu’ils redoutent le plus : devenir des adultes…

Mon avis :

Il m’a fallu une quarantaine de pages afin d’entrer dans l’histoire, ce cap passé, ce roman est un vrai délice ! Camille et Julien, les deux personnages principaux, se prennent pour Merteuil et Valmont, les héros des Liaisons dangereuses de Laclos et font preuve de cruauté envers leurs proies, s’amusent avec eux puis les jettent, en ramenant au complice des trophées (des lettres).
 On se laisse entraîner dans ces correspondances (bien qu’elles n’aient pas toutes un intérêt égal) où se mêlent lettres et mails, langage soutenu digne de Laclos et expressions plus familières, le tout toujours maîtrisé par l’auteur. 
J’ai apprécié les nombreuses références aux Liaisons dangereuses, mais aussi à la littérature française en général puisque plusieurs personnages étudient en hypokhâgne (c’est le cursus que j’ai moi-même suivi, j’ai retrouvé l’ambiance des classes préparatoires par le biais de ce roman, ce qui m’a rapproché des protagonistes).
 Ce roman épistolaire est donc une belle surprise, la palette des sentiments éprouvés est variée, de l’amusement au malaise.
 Je n’ai pas encore digéré la fin, cruelle, mais inévitable. 

Ce n’est sûrement pas le dernier Camille de Peretti que je lirai !

(Lu en mai 2011)

Parution : 2008

Edition : Le Livre de Poche

Pages : 282

Prix public : 6,60€

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Le Cercle des poètes disparus de Nancy K. Kleinbaum

Résumé :

Il fut leur inspiration.
Il a transformé leur vie à jamais.
A Welton, un austère collège du Vermont, dans les années 60, la vie studieuse des pensionnaires est bouleversée par l’arrivée d’un nouveau professeur de lettres, M.
Keating.
Ce pédagogue peu orthodoxe va leur communiquer sa passion de la poésie, de la liberté, de l’anticonformisme, secouant la poussière des autorités parentales, académiques et sociales.
Même si le drame – le suicide d’un adolescent déchire finalement cette expérience unique, même si Keating doit quitter le collège, il restera pour tous celui qui leur a fait découvrir le sens de la vie.
Le roman du film-événement de Peter Weir, Oscar 1990 du meilleur scénario, qui a bouleversé des centaines de milliers de spectateurs.

Mon avis :

Waaa !!! La dernière page tournée et je suis encore chamboulée. J’avais adoré le film et j’adore le livre. Quelle force, quelle puissance ! Un vrai coup de coeur ! Un roman magnifique et dramatique. « Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! », M. Keating, est un professeur comme tout le monde rêverait d’avoir.

Je ne trouve pas les mots pour décrire ce que ce livre m’a procuré mais c’est incroyablement fort.

« – On écrit et on lit de la poésie non pas parce que c’est joli, mais parce qu’on fait partie de l’humanité. On écrit et on lit de la poésie parce que les hommes sont des êtres de passion. La médecine, le droit, le commerce, sont de nobles activités, toutes nécessaires à nous maintenir en vie. Mais la poésie, l’amour, la beauté, l’aventure ? Voilà notre raison de vivre. »

« Que le prodigieux spectacle continue

Et que, peut-être, tu y contribues par ta rime.

Tous les regards étaient rivés sur son visage.

– Quelle sera votre rime ? Demanda-t-il alors en les fixant tour à tour. Hein, messieurs, quelle sera votre rime ? »

« Je m’en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément et sucer toute la moelle de la vie ! Mettre en déroute tout ce qui n’était pas de la vie. Pour ne pas découvrir, à l’heure de ma mort, que je n’avais pas vécu. »

(lu en mars 2011)

Parution : 2008

Edition : Le livre de poche

Pages : 191

Prix public : 5,10€

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Pauline d’Alexandre Dumas

4ème de couverture :

Quel est le secret que cache Pauline ? Pourquoi fuit-elle le regard d’autrui ? Quel drame creuse son visage et altère son teint ?  » Personne n’ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé « , confie Pauline. En épousant le comte Horace de Beuzeval, un homme diabolique, la jeune femme a signé son arrêt de mort : chaque jour est devenu synonyme d’angoisse et d’effroi…

Mon avis :

J’ai bien fait de donner ce roman à lire à mes élèves, je pense qu’il plaira à ceux qui l’ont choisi, tout comme il m’a plu.

Il s’agit du premier roman de Dumas que je lis, il m’a donné envie de lire les autres oeuvres de cet auteur.

Pauline, c’est le romanesque à l’état pur : amour et aventures se mêlent. On tremble pour Pauline lorsqu’elle nous narre sa captivité, avec pour seule compagnie le poison qu’elle prendra. De nombreux passages sont angoissants : lorsque Pauline se retrouve seule dans le château de Beuzeval, entends des bruits, découvre le passage secret dans la bibliothèque, surprend le glacial comte assassiner la jeune Anglaise que ses amis se disputaient, puis quand elle se réveille seule dans son tombeau. J’ai également bien aimé la scène du duel où les deux hommes affrontent la mort tout en restant parfaitement dignes et serviables.

Alfred de Nerval, son chevalier servant, pense la sauver de la mort, mais ne lui offre qu’un sursis d’un an, mais un sursis heureux, même si Pauline ne redeviendra jamais la jeune fille pleine de vie qu’elle était. Alfred l’a retrouvée pour la perdre, après qu’elle l’a assuré de son amour pour lui, son ange gardien.

Pour ce qui est des personnages, Alfred m’a parfois ennuyé, même si son amour infini pour Pauline est louable puisqu’il cherche à la protéger et accepte la couverture du grand frère. Pauline est touchante malgré sa manie de crier et de s’évanouir… souvent. Elle a traversé des épreuves insurmontables. Pauline est la rencontre entre la force et la faiblesse. Le comte de Beuzeval est le parfait méchant : il inspire la crainte et le respect de ceux qui le servent, il est beau, fier, très serviable mais manipulateur, cruel, froid et a un courage à toute épreuve (cf l’épisode en Inde où il tue une tigresse pour se faire respecter de sa famille).

Ce roman est très agréable à lire, malgré une confusion au départ due à la succession de trois narrateurs : Alexandre Dumas, Alfred de Nerval et Pauline. Mais c’est aussi cette polyphonie qui fait l’originalité de ce roman qui est définitivement à lire.

Là encore, un classique qui fait aimer les classiques !

« Le plus grand malheur de notre époque est la recherche du romanesque et le mépris du simple. Plus la société se dépoétise, plus les imaginations actives demandent cet extraordinaire, qui tous les jours disparaît du monde pour se réfugier au théâtre ou dans les romans ; de là, cet intérêt fascinateur qu’exercent sur tout ce qui les entoure les caractères exceptionnels. »

(lu en mars 2011)

Parution : 2007 dans cette édition

Éditions : GF

Pages : 223

Prix public : 4€

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Adolphe de Benjamin Constant

4ème de couverture :

Au XIXe siècle, Adolphe, un jeune homme de vingt-quatre ans insouciant, envisage d’obtenir les faveurs d’Ellénore, une très belle femme d’une trentaine d’années, bien plus vulnérable. Celle-ci cède à ses avances et pour lui, renonce à tout. Mais déjà, Adolphe l’aime moins. Pourtant, l’idée de la faire souffrir lui est insupportable.

Mon avis : (attention spoilers !)

Si je m’étais attendue à cela !

J’ai ce roman depuis un certain temps mais il ne m’attirait pas trop. Mais comme je vais travailler le romantisme avec mes élèves, je l’ai indiqué sur la liste des lectures cursives. Aussi était-il préférable que je l’ai lu.

Grand bien m’en a pris ! Je crois qu’Adolphe va rejoindre mes classiques préférés !

Dans ce roman, on a la passion à l’état pur, et l’amour, destructeur, dévastateur. Adolphe aime Ellénore, mais lorsque celle-ci sacrifie tout pour lui, son mariage, sa réputation, ses enfants, de son côté, son amour s’éteint, irrévocablement. Seulement, il se refuse à faire souffrir Ellenore par un tel désaveu. Aussi l’a fait-il vivre dans l’illusion, clamant son amour lorsqu’elle en doute et est malheureuse. Cette situation les perd tous deux et conduira Ellénore à la mort. Dans la lettre finale, elle avoue savoir qu’Adolphe ne l’aimait plus, mais avoir été incapable, parce qu’éperdument amoureuse, de le quitter. Elle lui en veut de ne pas avoir pris ses responsabilités. Cependant, elle l’a aimé, d’un amour tellement fort ! Ce qui lui vaut son destin si funeste.

Elle l’aimait trop, il ne l’aimait plus. Il l’a fait souffrir en croyant la protéger.

Ce roman illustre à merveille le mouvement littéraire du romantisme. Si l’on se doute de l’issu funeste, on se prend à espérer une fin heureuse. Cependant, dès les premières pages, le destin des personnages est scellé.

Poignant.

« C’est un affreux malheur de n’être pas aimé quand on aime ; mais c’en est un bien grand d’être aimé avec passion quand on n’aime plus. »

(dévoré en février 2011)

Parution : 1995 pour cette édition 

Éditions : Le livre de poche 

Pages : 214

Prix public : 3€

 

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Loup, y es-tu ? de Henri Courtade

4ème de couverture :

Et si les êtres maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement?
Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les

génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs. Bref, tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux télé, elles auraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité.

Sinistre tableau !

Si de tels êtres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également. Qu’en ce début du XXIe siècle, ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre.

Et alors, qui sait de quel côté la balance pencherait…

Mon avis :

Henri Courtade livre là un roman surprenant, ou comment faire du neuf et de l’original avec du vieux. Les personnages emblématiques des contes des frères Grimm sont remis au goût du jour. Ainsi l’on retrouve Albe Snösen alias Blanche-Neige, Virginia Woolf alias le Petit Chaperon Rouge, Marylin Von Sydow, la cruelle marâtre de Blanche-Neige, Cindy Vairshoe ou Cendrillon et Isabelle de Boisjoli, la Belle au Bois Dormant, le Traqueur et Mae Zinn (Mélusine). Sans oublier les nains, Timide et Grincheux, leurs cinq comparses ayant été assassinés lors de la seconde Guerre mondiale.

Car là est la force de ce roman : placer les contes au cœur de notre monde. C’est ainsi de Cindy Vairshoe est victime, dès les premières pages, des attentats du World Trade Center le 11 septembre 2001 ; Isabelle, en mission humanitaire en Afrique, meurt à la suite de la piqure d’une mouche Tsé-Tsé. Il est question de la seconde guerre mondiale et des cruautés nazies, de la montée en puissance du terrorisme et de l’émergence de l’Asie.

Dans ce roman, les méchantes sorcières de Blanche-Neige, la Belle au Bois Dormant et Cendrillon sont trois sœurs qui, en quête de l’immortalité et de la beauté éternelle, cherchent à nuire au monde. Pour se faire, elles doivent éliminer les quatre princesses de contes. Mais nos princesses sont belles et bien des femmes modernes, elles agissent !

L’ensemble est rythmé et bien écrit. Mention spéciale pour les jeux de mots et les titres de chapitres, très drôles !

Pour ne rien gâcher, la couverture est splendide !!

Henri Courtade, un auteur à suivre de près.

(lu en février 2011)

Parution : 2010

Editions : Mille Saisons

Pages : 344

Prix public : 20€      Pour acheter Loup, y es-tu ? c’est par ici  : http://www.millesaisons.fr/29-loup-yes-tu-.html

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Chasseuse de la Nuit tome 2 : Un pied dans la tombe de Jeaniene Frost

4ème de couverture :

La demi-vampire Cat Crawfield est devenue agent spécial, engagée par le gouvernement pour débarrasser le monde de la racaille morte-vivante.
Elle n’a rien oublié de tout ce que Bones, son ex, lui a appris. Pourtant, lorsqu’elle se retrouve avec des tueurs aux trousses, elle est contrainte de faire de nouveau appel à lui. Les retrouvailles sont tumultueuses, et malgré tous ses efforts pour que leur relation demeure strictement professionnelle, Cat va découvrir que le désir ne meurt jamais… et que le ténébreux vampire compte bien souffler sur les braises encore chaudes.

Mon avis : (attention spoilers Tome 1 !!)

C’est avec une joie non dissimulée et un plaisir sans faille que j’ai retrouvé Cat et Bones, l’un des couples livresques les plus charismatiques du moment !

Cinq ans ont passé. Cat est maintenant agent très spécial et travaille pour le gouvernement, mais pas un jour ne passe sans qu’elle ne pense à Bones, le beau vampire qu’elle a quitté afin de le protéger.

On rencontre l’équipe de choc de Cat : Don, Tate, Juan, Dave, Cooper : l’ensemble forme un groupe succulent et très intéressant. Cat a bien grandi, fini la jeune femme effarouchée de 22 ans, désormais, elle a les choses bien en main. Mais la tête de la Faucheuse rousse est mise à prix et très vite, Bones la retrouve afin de protéger son « Chaton ».

Les retrouvailles de ces deux-là sont délectables, leur amour indestructible, même mis à rude épreuve.

À noter : Si vous voyez une fille rougir en entendant « chapitre 32 », aucun doute possible, elle a lu Un pied dans la tombe

Un très bon second tome qui annonce une suite tout aussi prenante.

(dévoré en janvier 2011)

Parution : 2010 (2008 en VO)

Edition : Milady

Pages : 459

Prix public : 8€

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Chasseuse de la Nuit tome 1 : Au bord de la tombe de Jeaniene Frost

4ème de couverture :

Catherine Crawfield est à moitié vampire !

Elle passe son temps à tuer des vampires et des démons en espérant tomber un jour sur son père qui détruit la vie de sa mère. Jusqu’au jour où elle est enlevée par Bones, un vampire chasseur de prime qui va lui prouver que tous les vampires ne sont pas mauvais.

Il accepte en effet de l’aider à retrouver son père si elle s’entraine avec lui et l’accompagne. Très étonnée de ne pas lui servir de diner, Cat apprend à accepter son statut de demi-vampire et doit choisir rapidement un camp lorsque Bones et elle sont poursuivis par une bande de tueurs.

Mon avis : 

Cette mode de la bit-lit me tapait un peu sur les nerfs, j’étais dégoûtée des vampires à cause de la folie Twilight, aussi n’ai-je pas tenté de série bit-lit plus tôt. Mais à force d’entendre parler de Bones un peu partout sur la toile, je me suis dit que ce serait bien de renouer avec ce genre.

Les sagas comme Mercy Thompson, Anita Blake ou Merry Gentry ne me tentant absolument pas et ayant reçu des échos enthousiastes de Chasseuse de la Nuit (et de Booooones), c’est vers cette série que je me suis tournée.

Grand bien m’en a pris !

J’ai vraiment beaucoup aimé : que ce soit les personnages, Cat et Bones et le duo détonant qu’ils forment, que ce soit l’humour (quel sarcastique ce Bones !) ou bien l’histoire en elle-même. Je trouve intéressant que Cat soit mi-humaine mi-vampire, cela innove un peu.

Cat est d’abord innocente (enfin, il y a divers degrés d’innocence, elle tue des vampires quand même !) puis devient plus forte et puissante grâce à l’enseignement de Bones. Elle a un caractère bien trempée et est très attachante.

Bones… Qui ne craquerait pas face à ce maître vampire très séduisant, possessif, arrogant !

Bon, cette saga est loin d’être un chef d’œuvre, mais elle a le mérite de tenir en haleine et de m’avoir réconciliée avec la bit-lit. C’est un bon moment de lecture assuré ! De là à lire Anita Blake & Co ? Non. Mais je lirai avec plaisir les tomes suivants de Chasseuse de la Nuit.

(lu en janvier 2011)

Publication : 2009 (2007 en VO)

Edition : Milady

Pages : 504

Prix public : 8€

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La Cité des Ténèbres tome 1 : La Coupe mortelle de Cassandra Clare

4ème de couverture :

Clary n’en croit pas ses yeux. Elle vient de voir le plus beau garçon de la soirée commettre un meurtre. Et détail terrifiant: le corps de la victime a disparu d’un seul coup!

Mais le pire reste à venir…Sa mère a été kidnappée par d’étranges créatures et l’appartement complètement dévasté.

Sans le savoir, Clary a pénétré dans une guerre invisible entre d’antiques forces démoniaques et la société secrète des chasseurs d’ombres… Une guerre dans laquelle elle a un rôle fatal à jouer.

Mon avis :

J’avais beaucoup entendu parler de cette trilogie et de Jace, aussi en attendais-je beaucoup… et ce fut une grande déception. Je ne comprends pas vraiment les raisons de tout ce tapage… J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire à cause du style, ou plutôt à cause de l’absence de style. Qu’est-ce que c’est mal écrit ! On dirait un premier jet qui n’aurait pas été retravaillé. L’auteur dit les choses (pas toujours très bien) et ne les montre pas.

Heureusement, cela s’arrange un peu dans la dernière partie. L’écriture donc fait très roman jeunesse. Mais le livre étant catégorisé comme tel, il n’y pas erreur sur la marchandise (attention, j’adore la littérature jeunesse… quand elle est bien écrite, ce qui est tout de même très fréquent).

Ce livre a des points forts malgré tout : l’idée des Chasseurs d’Ombres, avec ces runes, est intéressante, bien que mal exploitée. Les personnages sont charismatiques, que ce soient Clary, Jace, Simon, Isabelle ou Alec, j’ai moins aimé les adultes de l’histoire. Mais là encore, ces personnages souffrent d’un manque de profondeur. Clary devrait être dévastée par tout ce qui lui arrive, or j’étais complètement détachée d’elle. Pour qu’un roman me plaise, il faut que je m’identifie à un personnage : cela n’a pas fonctionné pour moi sur ce roman.

L’un des attraits essentiels de ce roman est la relation qui unit Jace et Clary, tous les deux étant de fiers représentants du sarcasme.

Ce premier volume nous laisse sur une fin marquante, affreuse. Cela devrait donner envie à de nombreux lecteurs de se jeter sur la suite. J’en ferai peut-être partie, un jour, pour savoir ce qui va se passer pour Jace et Clary. Mais pas tout de suite, trop de lectures m’attendent.

(lu en décembre 2010)

Parution : 2008

Édition : Pocket

Pages : 571

Prix public : 19,50€

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Obsession de Catherine Kalengula

4ème de couverture :

Gisèle, une jeune danseuse française de dix-neuf ans, débarque à New York dans le but de faire carrière dans l’un des théâtres de la mythique Broadway. Mais elle rate son audition et voit ses rêves s’envoler. Pourtant, elle est remarquée par le propriétaire du théâtre, qui lui propose un poste de femme de ménage dans son établissement : elle pourra ainsi assister discrètement aux répétitions en attendant de trouver un rôle dans un spectacle. Mais bientôt, des phénomènes étranges se manifestent autour de Gisèle. Elle apprend alors qu’un jeune danseur s’est suicidé dans ce théâtre, quatre décennies auparavant. Gisèle est-elle devenue folle, ou est-il possible que la présence qui semble l’enlacer lorsqu’elle s’entraîne en cachette sur la scène du théâtre soit un fantôme ?

Mon avis : 

J’ai dévoré ce (trop court) roman. Quel bonheur de plonger dans l’univers de la danse ! Gisèle, petite Française partie réaliser son rêve sur les scènes de Broadway. Elle est confrontée à la dure réalité du métier d’artiste. Mais ce qui fait l’intérêt de ce roman est surtout la relation qu’elle entretient avec Bevan d’un côté, Chance de l’autre.

Bevan est son patron, le jeune propriétaire de Fairhall. Il est beau, riche, fier et très sexy. Mais son ton didactique a tendance à énerver Gisèle. Petit à petit, Bevan va révéler ses faiblesses et devient vraiment attachant.

Chance. Ah Chance ! Être surnaturel, magnifique et fascinant. Mais aussi extrêmement possessif et terrifiant. Il se manifeste auprès de Gisèle par des caresses très sensuelles ou des coups de colère effrayants. Il a décrété que Gisèle lui appartenait et celle-ci, malgré le danger, est irrémédiablement attirée par lui.

J’aurais aimé que les premières manifestations de Chance durent un peu plus longtemps avant qu’il se matérialise. La fin est également un peu brutale. Les derniers mots sont intrigants et laissent un goût amer dans la bouche.

Ce roman, réécriture du Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux,  est donc une belle surprise, sans être un chef d’œuvre, il est agréable à lire. Je vais surveiller les prochaines parutions de cette auteure !

(lu en décembre 2010)

Parution : 2010

Édition : Hachette (Black Moon)

Pages : 244

Prix public : 14€

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La Route de Cormac McCarthy

4ème de couverture :

L’apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d’objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Et ce qui reste d’une humanité retournée à la barbarie.

Mon avis :

Il est difficile de parler de ce roman, si différent de ce que l’on peut lire d’habitude.

Il est question de l’apocalypse. Nous n’en saurons pas plus, si ce n’est que l’on en constate les traces dans le décor, gris et dépourvu de vie, décrit par l’auteur. Dans ce monde ravagé, un père et son fils errent. Ils vivent au jour le jour, essaient de survivre dans ces régions hostiles, en proie à l’abandon et au cannibalisme des maraudeurs.

Pour le lecteur, ce père et son fils sont simplement « l’homme » et « l’enfant ». Cette absence d’identité, d’individualité, quoique déstabilisante au début, et très marquante et sert parfaitement l’oeuvre.

J’ai pris une claque littéraire avec ce roman : le style est très particulier, dépouillé, ce qui est en parfaite adéquation avec le monde dépeint par McCarthy. Ce livre fait peur. La cruauté de l’homme, affamé et désespéré, est poussée à son comble. L’instinct de survie des personnages est sur-développé. Cette relation entre un père et son fils est touchante, dure aussi.

Le talent de Cormac McCarthy est de dépasser les limites entre la fiction et l’acte de lecture. En tant que lecteurs, nous ne suivons pas ces deux êtres humains, nous sommes sur la route, à pousser ce caddie chargé du minimum vital.

Les peurs des personnages sont nos peurs.

Une lecture fastidieuse mais qui apporte beaucoup.

Certains passages sont magnifiques, d’autres sont très déstabilisants :

« Tôt ou tard ils nous attraperons et ils nous tueront. Ils me violerons. Ils le violeront. Ils vont nous violer et nous tuer et nous manger et tu ne veux pas regarder la vérité en face”

« Dans les premières années les routes étaient peuplées de fugitifs disparaissant sous leurs habits. Portant des masques et des lunettes de plongée, en guenilles, assis au bord de la route comme des aéronautes en détresse. Leurs brouettes encombrées de tout un bric-à-brac. Remorquant des charrettes ou des caddies. Leurs yeux luisant dans leurs crânes. Coquilles sans foi de créatures marchant en titubant sur les levées le long des marais tels des vagabonds sur une terre en délire. La fragilité de tout enfin révélée. D’anciennes et troublantes questions se dissolvant dans le néant et dans la nuit. L’ultime expression d’une chose emporte avec elle la catégorie. Éteint la lumière et disparaît. Regarde autour de toi. C’est long jamais. Mais le petit savait ce qu’il savait. Que jamais c’est à peine un instant. « 

« Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour les lendemains. Moi je n’ai jamais cru à ça. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le lendemain ne savait même pas qu’ils existaient. »

Un roman dont on ne sort pas indemne. À lire absolument !

(lu en novembre 2010)

Parution : 2008

Editions : Points

Pages : 251

Prix public : 6,80 €

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